Lucien, Henri et Gérard.
3 copains éparpillés à travers le monde.
Après un casse foireux, Max, leur pote s'est fait pincer. C'était il y a 20 ans.
Aujourd'hui, pour fêter la prescription, Max leur révèle enfin où il a planqué le magot.
Mais avant de toucher leur part, ils devront décider si Rémy, son fils, est digne
de toucher la sienne…
Avec : Gérard Lanvin, Jacques Villeret
Fiche complèteLes Parrains
Réalisateur : Frédéric Forestier
Sortie en salle : 19-10-2005
Avec :
Gérard Lanvin, Jacques Villeret
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Bande annonce
- 99 min
- France
- 2004
- Scope
- Dolby Digital / DTS
- Visa n° 106.788
Synopsis
Lucien, Henri et Gérard.
3 copains éparpillés à travers le monde.
Après un casse foireux, Max, leur pote s'est fait pincer. C'était il y a 20 ans.
Aujourd'hui, pour fêter la prescription, Max leur révèle enfin où il a planqué le magot.
Mais avant de toucher leur part, ils devront décider si Rémy, son fils, est digne
de toucher la sienne…
Crédits du film : © 2005 LES FILMS DE LA SUANE - ARP - TF1 FILMS PRODUCTION
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Fiche artistique
Serge Gérard Lanvin
Lucien Jacques Villeret
Henri Gérard Darmon
Rémy & Max Pascal Rénéric
Nathalie Hélène Seuzaret
Laura Anna Galiena
Claudia Firmine Richard
Maître Gatin Eric Thomas
Monsieur de Rochambeau Gérard Chaillou
Maraval Pierre Poirot
Christiane Florence Muller
Le moustachu Mourad Zaoui
Le convoyeur Patrick Ronchin
L'agent poste de contrôle Louis-Marie Audubert
L'hôtesse bijouterie Alexia Rhodier
Le ministre Gatignol Guillaume de Tonquédec
Le conseiller ministre François Lescurat
L'assistante ministre Isabelle Dunatte
Le client Oostende Jan Hammenecker
La cliente Oostende Anne-Cécile Vandalem
Le vendeur Bentley Thierry Pietra
Le client Bentley Yves Jouffroy
La femme client Bentley Claire Pataut
Le brocanteur québécois Sylvain Savard
Le client québécois Michel Carrieres
La vieille visiteuse Denise Besnier
Laurent, le guide Olivier Cordina
Le policier scientifique Jérôme Keen
Le policier consignes Do Koudzo Tobias
La prostituée lituanienne Larissa Cholomava
La prostituée antillaise Florence Tollet
La pianiste Thérèse Diette
Fiche techniqueRéalisation Frédéric Forestier
Scénario et dialogues Olivier Dazat
D'après un scénario original de Claude Simeoni
Image Vincent Mathias
Décors Bertrand Seitz
Costumes Mic Cheminal
Casting Nathalie Cheron (A.R.D.A)
Marie-Sylvie Caillierez (A.R.D.A)
Son Michel Kharat
Musique Kraked Unit
Montage Philippe Bourgueil
Régie générale François Menny
Direction de production Jean-Jacques Albert
Une coproduction Les films de la Suane
Avec la participation de Canal +
En association avec Banque Populaire Images 5
Avec le soutien de la Procirep
Producteur associé Etienne Comar
Coproducteurs Michèle et Laurent Pétin
Produit par Philippe Rousselet
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Gérard
LanvinComment est née l’idée du film?Au départ c'est une idée que j'avais eu avec un pote, Claude Simeoni, et qui a été corrigée, revue, corrigée, revue, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'un producteur, Philippe Rousselet, s’y intéresse, avec des partenaires .Le but et le sens de notre démarche, c’était de faire un film sur des voyous « à l'ancienne » avec une parole, avec une attitude, avec un comportement qui correspondait à une époque, alors qu’aujourd'hui, il y a beaucoup de gens sans éducation, sans principes, qui deviennent des voyous au sens vraiment nullissime du terme. Donc on a voulu faire un film qui parle des gens de cette tradition-là. Ces trois voyous vont être obligés de se réadapter à leur parole à l'ancienne pour rester groupés face à un quatrième, un petit jeune, qu’ils vont prendre sous leur aile, en tout cas, c’est comme ça qu’ils le voient. Frédéric Forestier, avec qui j'avais fait « Le boulet » nous a rejoint assez rapidement et je l'en remercie parce que c'est un vrai metteur en scène qui nous a filmé dans des cadres et des images dans lesquelles on s’était pas encore vu, nous trois.
Parlez nous de Serge, votre personnage…C’est un voyou "à l'ancienne", c'est-à-dire un type qui a effectivement eu, à l'époque, une certaine réputation, avec une bande de voyous qui étaient déterminés à ne jamais se donner, ni les uns ni les autres. Vingt ans après un casse, Serge est un mec un peu désabusé, "rangé des voitures". La vie fait qu'il revient et qu'il retrouve ses anciens compagnons, 20 ans après. Les trois ont des réflexes d'amitié qui reviennent tout de suite. Ce sont des enfants, entre eux, ils se cherchent des poux, ils s’engueulent, mais ils sont solidaires. Donc mon personnage, est un garçon instinctif. qui réagit aux choses de façon très sincère.
On sent qu’il y a eu une sorte d’histoire secrète entre Laura et Serge…
En fait, Laura étant la femme de Max, et Max étant l’ami de Serge, comme ces hommes-là ont des principes, c’est un rapport de séduction qui n'a jamais été conclu entre Laura et Serge. Serge a une éducation qui consiste à se dire : « Y'a suffisamment de femmes sur terre pour que j'évite de me taper la femme de mon pote! »L’écriture du scénario a été longue…Oui, et ça c'est formidable, ce scénario est passé d'une main à l'autre, parce que des gens ont eu l'intelligence de dire: "Moi, j'ai tout donné, maintenant j'ai pas assez de recul, on peut peut-être rencontrer deux autres dialoguistes et scénaristes pour…". Et après, c'est un boulot qu’on a fait avec Frédéric Forestier, Gérard Darmon et Jacques Villeret, on s'est attaché à les incarner, on a travaillé ensemble pour faire des lectures, pour se dire des choses, réinventer des scènes, on a mis un peu d'humeur et un peu de savoir-faire, et on fait ce qu'il faut pour que ça fonctionne entre nous.
Est-ce que Frédéric Forestier est un metteur en scène très directif ?Frédéric est quelqu'un qui met les acteurs dans un cadre et qui après les avoir vus jouer les corrige. C’est assez complexe parce que comme on a de la complicité ensemble et un peu de savoir-faire, on n’arrive pas en demandant ce qu'on doit faire, on arrive en imposant ce qu'on a voulu faire. Si ça fonctionne bien, Fred nous met dans des places et il fait autour ce qu'il faut pour nous rendre meilleurs. Si on est un peu perdus, fatigués, déconcentrés, il est toujours là nous remettre d’équerre et corriger s'il y a une erreur de jugement sur le ton. Mais au départ, il nous laisse toute notre liberté de jeu.
Serge est un personnage proche de vous ?Serge est un personnage qui a de la mentale. Si vous en avez, vous savez à peu près où ça se cale. Dans l'œil, dans l'attitude, les comportements, voilà. Moi j'en ai, de la mentale, parce que tous les matins, j'essaie de la travailler, d'être plutôt un mec bien , donc c'est un problème de mentale, d'éducation …Après on brode avec ces personnages qui sont ,de part la mentale, rigides, donc il faut leur amener des défauts, des points faibles, des petites fêlures, des choses qui font que c'est pas un type, à l'ancienne, comme on voyait Gabin jouer les voyous. On ne peut pas aller dans ce degré-là aujourd'hui, il faut décaler un peu, il faut un peu plus d'humour que ça. Donc il s'agit pas de se référer à ce qu'on a déjà joué, mais à ce qu'on n'a pas encore donné, et c'est pour ça qu'on choisit certains rôles. Ce rôle-là, c'est le rôle d'un homme de mon âge, donc c'est intéressant d'y amener sa nature , qui correspond totalement à l'âge de ce personnage. On ne me l'a pas écrit, c'est moi qui l'ai fait écrire, pour vraiment me sentir en phase avec un mec de la génération dont je fais partie. C'est vrai qu'avant, un type qui dépassait 50 ans était considéré comme quelqu'un de respectable. Aujourd'hui, moi j'ai plein de potes de 50 ans qui sont des mômes. Ca fait partie d'une génération, d'une éducation, de la façon de bouger, d'avoir fumé des pétards, d’avoir aimé un type de musique, etc… Et la nouvelle génération, dont Fred fait partie, nous rend intéressant parce que ces types là nous filment de partout. Les autres ne faisaient qu'un plan, un contre-champ, tac! et un plan large. Eux, ils vont dans l'œil, dans le sourcil, dans l'oreille, ils vont partout. Donc face à eux, il n'y a pas à inventer, il n'y a qu'à vivre. Moi je suis pour l'emploi, jamais pour le contre l'emploi. Ca me désespère de voir des mecs sous des jupes et des bas résilles dans des films d'auteurs pour me faire croire qu’ils sont des travelos. Mais non, t’es pas un travelo, je connais ton nom, je sais qui est ton agent, et tu m'étonnes pas. Les gens sont plutôt étonnants dans ce qu'ils sont et dans ce qu'ils livrent d’eux, de leur nature. Comme Patrick Dewaere l'était, comme Depardieu le sera toujours…Vous avez retrouvé Jacques Villeret, pour la troisième fois…Dans «Bête mais discipliné » de Claude Zidi, Jacques avait le rôle principal. Moi j'étais venu qu’une journée avec Daniel Auteuil. Après on a fait le film d’Hervé Palud produit par Christian Fechner « Les Frères pétards », qui a été un gros succès. Sur « Les parrains », franchement, j'ai retrouvé le même Jacques, avec ce jeu qu'il a, qui est particulier à ce qu'il est, et l'émotion qu'il donne et la qualité de son travail…C'est un mec sérieux et ça l'empêche pas d'être drôle et brillant. C’est un mec très pointu dans le boulot.
Et Gérard Darmon ?C'est un pote, avec qui je m'amuse tellement dans la vie, que c'est toujours très difficile de se retrouver sur un plateau, parce que ça engendre beaucoup de fous rires. Et puis Gérard, c'est quelqu'un sur qui je peux compter . Il ressemble à Lucien, quelque part. Il a cette drôlerie, ce charme, cette voix, c'est un pote avec qui on aime bosser, mais aussi avec qui on aime, après le travail, aller boire un coup.Professionnellement, vous avez eu des parrains auxquels vous souhaiteriez rendre hommage aujourd'hui?Moi j'ai rêvé avec Delon, Belmondo, Ventura, Gabin, Blier, pour les américains, c'était McQueen, Lee Marvin, c'était James Coburn, DeNiro, Pacino, tous ces mecs. Moi j'ai eu la chance d'être influencé par les films de Verneuil, et tous ces films là. Quand tu vois « Le clan des Siciliens » ou « Les aventuriers » tu ne peux que te dire: "Putain! Les mecs ils assurent grave, ils m'ont emmené." Moi j'aime les acteurs, vraiment, c'est une tuerie ces mecs là comment ils sont bons…
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Frédéric
Forestier« Les parrains » est votre troisième long métrage. Qu’aviez-vous réalisé avant ?Avant « Les parrains » j’ai fait quelques courts métrages, « Paranoïa », « Game girl » et « Yvette ». J’ai fait mon premier long métrage « Peace keeper », tout de suite après mon premier court, aux Etats-Unis avec Dolph Lundgren et Roy Scheider. C’était un film d’action, une série B, et pour moi un baptême du feu parce que c’était un tournage en quarante jours, où, j’ai vraiment pris toute la mesure de ce que représentait la pression de l’argent, du temps, de la production, des impératifs auxquels j’avais jamais été confronté auparavant. Ensuite, plus récemment, il y a eu « Le Boulet », que j’ai co-réalisé avec Alain Berbérian. Je suis arrivé sur ce film, je dirais, dans des circonstances un petit peu particulières, et là j’ai découvert le système de production français, et surtout le plaisir de travailler avec des comédiens qui sont de la même culture que vous…Cela faisait quelques années que « Les parrains » était en développement. Comment était le script, lorsque vous l’avez lu ?Le script était relativement abouti, mais il y avait encore pas mal de choses perfectibles. Donc on a travaillé pendant les quelques semaines qui ont précédé la préparation, et puis on a fait quelques répétitions avec les comédiens pour recaler les derniers détails des personnages, des choses qui étaient pas encore tout à fait au point, et sur lesquelles on a bossé la semaine qui a précédé le tournage. Ce sujet que je n’avais pas écrit à la base, a tout de suite accroché le fan que je suis des polars à tendance comique des années 50-60, et 70 Et surtout avec le casting du film, je me suis dis qu’on allait renouer avec une certaine tradition des comédies de gangsters, qui s’était un peu perdue. Moi j’ai grandi avec ça et j’ai vraiment retrouvé des références dans ce scénario. Donc, même s’il a fallu commencer sur les chapeaux de roue et tourner assez rapidement parce qu’il y avait les dates de disponibilités de comédiens qui étaient impératives, ça m’a vraiment donné envie de dire oui.Qui est à l’origine de l’idée des « Parrains » ?Je sais qu’initialement Gérard Lanvin et Gérard Darmon ont pas mal gambergé ensemble sur une histoire de quinquas sur le retour. Ils ont eu l’idée d’en faire des anciens gangsters, là-dessus la mayonnaise a pris, des scénaristes se sont succédés, des versions se sont succédées. Moi, quand j’ai lu le scénario, le squelette de l’histoire était solide et les personnages étaient bien posés, il y a avait toute la dynamique nécessaire. Après, on a vraiment retravaillé mais plus dans le détail, dans la couleur des séquences et puis aussi on a peaufiné les quelques virages de cette histoire pleine de rebondissements…A l’arrivée, entre le moment où je l’ai lu et le tournage, on a fait encore une bonne dizaine de versions en trois mois de travail.
A votre avis, pourquoi la production a fait appel à vous pour réaliser le film ?Je suppose qu’ils avaient apprécié « Le Boulet » et qu’ils savaient que je pouvais gérer à la fois des scènes de comédie et des scènes d’action. Gérard Lanvin était très impliqué. Je pense qu’il était assez content de notre collaboration, et qu'il n’est pas étranger à ma venue sur le film. Et puis ils avaient envie peut-être, aussi, d'un réalisateur qui soit d'une génération plutôt dans les « jeunesses » du cinéma français, si je puis dire…Quelle est la différence entre « Le boulet » et « Les Parrains » ?Ce sont vraiment deux films totalement différents. Avec « Le Boulet », on est dans une grosse comédie d'action qui est très proche du cartoon, tandis que « Les Parrains » est un film plus réaliste, où l'humour est un petit peu plus en retrait, et où on est bien plus proche des personnages.
Vous aviez un budget conséquent pour faire le filmOn a fait avec ce qu’on avait. Ce n’est pas simple de financer un film aujourd’hui. Le système est en mutation, on est désormais très tributaire du succès ou de l'insuccès des films qui sortent en salles. Les distributeurs, les investisseurs et les producteurs voient les sorties et les audiences télé comme des espèces de baromètres qui affirment ou infirment le montant des sommes qu'on peut investir dans un film. C'est une espèce de bourse dont la cote est influencée par les résultats des films en salles. Si une grosse comédie fait un bide, tout d'un coup les comédies se retrouvent avec des budgets de plus en plus serrés. S’il y a un polar qui marche super bien, d'un coup il va y avoir plein de projets de polars. C’est difficile de tirer des conclusions de ce genre de choses mais on est, par la force des choses, tributaires de ces conclusions.Lorsque vous êtes arrivé sur ce projet, les acteurs étaient déjà choisis?Les trois “parrains” étaient choisis, mais pas les autres. Donc, j’ai été très présent sur le casting, avec celle qui en était responsable, on a beaucoup cherché Remi le fils, et Nathalie, sa copine. De même, on a longtemps cherché Anna Galiena. Au départ, elle s’appelait Mireille, elle était
Française. Comme on n’était pas satisfait, on s’est dit que, puisque Max, celui qui a été arrêté, était italien, il y aurait une cohérence à faire de Mireille une italienne, Laura, donc. Et j'avais envie d’une actrice qui aurait pu être la femme d'un gangster. Il fallait une femme qui a un certain vécu, et qui peut exprimer ça, montrer qu'elle a eu cette folie à un moment de sa vie de se lier avec un homme comme Max.
C’était quoi, vos films de référence pour réaliser « Les parrains » ?C’est aussi bien « Les tontons flingueurs » que « Ne nous fâchons pas »ou « Le clan des Siciliens » voir même dans un autre registre « L'aventure c'est l'aventure » ou « La Bonne Année » et même plus récemment « Ocean's Eleven ». Tous ces films ont un petit peu imprégnés la manière dont j'ai traité le mien, à la fois par la modernité des outils dont on dispose aujourd'hui pour filmer, faire des mouvements de caméra, enchaîner les séquences pour dynamiser le récit, et puis parce qu’ils m’ont rappelés mes jubilations de spectateur. Il y a aussi « L’affaire thomas crown ». Moi, j’étais très fan du split screen de la séquence du casse qui est magistralement exécutée et j'avais envie de ramener un peu de cette ambiance des années 70 dans « Les parrains » parce que c'est l’époque à laquelle nos personnages ont vécu leur âge d'or. Donc, si on avait essayé de les filmer de manière trop moderne en mettant une musique trop moderne on devenait ringard. Alors j’ai voulu les garder dans leur esprit, dans leur époque de référence et les plonger dans des situations d'aujourd'hui. Donc, le split screen, comme le style de la musique, c'est à la fois un rappel, un hommage à ces films là et en même temps je pense que ça colle bien aux trois personnages.Visuellement, comment avez-vous choisi le « look » du film ?Je me suis tout de suite dit qu’il fallait tourner en scope. Je voulais un film où visuellement on aurait une image toujours bien composée, sans légèreté dans le cadrage, sans choses aléatoires, sauf exception dans les scènes de casse où il faut que ça bouge un peu plus mais j'avais vraiment envie de ça pour avoir cette finesse et cette élégance des films qui reposent sur une préparation méticuleuse d'un casse, d'une exécution… Et là je pense à « Ocean's eleven » qui avait cet espèce de charisme visuel, de soin, et j'avais vraiment eu envie de ça tout de suite, dès la lecture du scénario.
Parlez-nous de Gérard Lanvin…Gérard, c'était un espèce d'ovni au milieu du casting du « oulet » enfin c'est comme ça que je l'ai ressenti…Entre Benoît Poelvoorde, José Garcia, et Rossy de Palma, des gens hauts en couleur avec une dynamique exacerbée, lui se mettait en retrait pour se concentrer, il travaillait différemment des autres et il observait ce cirque avec un regard amusé. Il m’a d’ailleurs parlé sur ce tournage du projet des « Parrains » qui à ce moment là était encore embryonnaire et très abstrait. Donc quand les producteurs des « Parrains » m'ont appelé, je savais que Gérard était dans le coup et donc c'est une des premières personnes que j'ai appelé. Vu le scénario, il y avait peu d'acteurs qui pouvaient incarner ces anciens gangsters. Il fallait à la fois des gueules, des gens qui aient un vécu, qui puissent exprimer beaucoup en se passant de mots. Gérard, je savais, pour avoir vu ses films, qu'il avait tout ça, qu’il saurait faire passer les vingt-cinq ans de cavale, ses remords vis-à-vis de Max, etc.... Je pense que dans ma prise de décision, au final, il a pesé, puisque nos discussions ont confirmé des directions dans lesquelles je voulais aller et dans lesquelles lui aussi était prêt à aller avec son personnage.Vous aviez aussi dirigé Gérard Darmon sur « Le boulet » ?Oui, mais il avait un rôle moins important, on s'était juste croisé, donc c’est vraiment là, sur « Les parrains » que j'ai pu découvrir l’acteur, avec son sens de la comédie et des subtilités de jeu incroyables. C’est quelqu'un de très sensible et qui est à un moment de sa carrière où il interprète des rôles de plus en plus intéressants.Dans quels films aviez-vous le plus admiré Gérard Lanvin, Gérard Darmon, et Jacques Villeret ?
Gérard Lanvin était formidable dans «Une étrange affaire », et plus récemment, je l’ai beaucoup aimé dans « Le Fils préféré » et «Le Goût des autres », il est géant dans ces films là. Avant, c’était un jeune premier, le Lanvin des « Spécialistes » ou de « Marche à l'ombre ». Ce sont des films que j'apprécie encore aujourd'hui parce que c'est dans une tradition de polars, de comédies qui étaient très réussis.
Gérard Darmon, la première fois que je l'ai vu, ça doit être dans « 37°2 « , il m’avait vraiment marqué. Sinon, il est souvent génial en deuxième rôle. Il est très juste aussi dans « Le cœur des hommes ». Et je l’ai adoré quand il apparait dans le film de Lelouch « Il y a des jours et puis des lunes ». Il jouait un motard qui arrête un camion, et il était génial, dans une scène avec Lanvin, d’ailleurs. Je crois que c’est un truc qu’ils ont improvisé, et c’était super. Bien sûr, il est inoubliable dans « Le grand pardon ». Dans « Astérix » aussi, il fait une composition remarquable.
Quant à Jacques Villeret, je l’ai longtemps aimé en tant que comique à l'époque où il faisait du one-man-show .Et puis quand sa carrière s'est vraiment orientée vers le cinéma, j'ai des souvenirs de films, comme « Les frères pétards » ou « Malevil » . C'est un acteur qui vient du conservatoire, qui a gravi tous les échelons un par un et donc qui a enrichi son savoir-faire au fil des années. Et moi, j’ai rencontré un acteur d’une maturité incroyable dans le jeu, dans sa manière d'aborder son personnage, dans le détail. On peut regarder toutes les prises, y'a toujours un petit truc en plus. Je peux le comparer autant à une Rolls qu'à une Ferrari, qu'à de l’horlogerie suisse dans la précision et dans la dynamique de son jeu, ce qu’il fait est extraordinaire.Comment c’était de travailler avec ce trio là?Qu'est-ce que je peux dire? Ce sont trois personnalités assez fortes. Ils sont tellement différents, même physiquement, que finalement c'est comme un triptyque qui aurait été déséquilibré s'il en avait manqué un. Cette palette de physiques, de passés, de jeux, c’est rarissime…Pour moi c'était un vrai plaisir d'avoir ces trois couleurs là, vraiment, j'avais la plus large palette possible de jeux à la disposition du film et c’était souvent fascinant.
Vous avez travaillé tous ensemble en préparation ?C'est un film qu'on a géré dans l'urgence par rapport à la préparation, donc on n'a pas beaucoup travaillé avant le tournage. Celui que j'ai vu le plus, c'est Jacques Villeret. On a étudié toutes les scènes, on a parlé du personnage, on a cherché une approche pour donner vie à Lucien, on a fait ce travail de préparation, en fouillant dans le scénario pour inventer un peu son passé et sa personnalité. Pour Henri et Serge, on a eu une semaine pour relire et affiner les dialogues avec les deux Gérards.
Sur le plateau je me suis retrouvé face à trois manières de travailler différentes. Il y en a un qui veut connaître son texte par cœur à l'avance parce qu'il a besoin de ça, l’autre qui préfère justement ne pas trop savoir pour laisser un petit peu de vie entrer à l’improviste, et le troisième qui est un petit peu un mélange des deux, donc il faut respecter les techniques des uns et des autres afin que chacun se sente à l'aise dans son interprétation.Dans les références que vous avez évoqué avec vos comédiens, il y avait aussi les comédies italiennes ?Bien sûr, on a souvent évoqué Mastroianni, Tognazzi, et tous ces films où les mecs se parlent sans s'écouter, se hurlent dessus pour un oui pour un non avec des sentiments exacerbés de liesse ou de désespoir. C’est une couleur qu'on retrouve à deux trois moments du film où les trois parrains se laissent emporter par leurs sentiments, leurs agacements, et se jettent tout et n’importe quoi à la figure, avec exagération et mauvaise foi. Des moments que personnellement j’adore…
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Jacques
VilleretComment êtes-vous devenu un des "Parrains" ?
Environ 8 mois avant le tournage, j'ai lu le scénario, et je l’ai trouvé porteur de plein de promesses, avec encore du travail à faire, ce qui n'est pas effrayant parce que c'est rare qu'il tombe du ciel un scénario prêt à tourner. Là, il y avait un vrai sujet, un film de genre, avec un petit décalage d'humour. Ce ne sont pas les parrains du « Clan des Siciliens », ces parrains là ont vieilli. Ils sont rappelés au service, mais ils ont perdu la main…
C'est un genre que vous aimez?Moi j'aime tous les genres, pourvu qu'ils soient respectés et aboutis. Je préfère faire un bon film dramatique plutôt qu’un mauvais film comique.Qui est Lucien, votre personnage ?Il a participé à un casse et quand ils se sont séparés, lui est parti s'installer en Belgique, où il a végété en travaillant dans l'immobilier. C'est un personnage gris. Il ment à sa compagne, il cache son passé, il a une vie terne, que cette aventure va réveiller. Il repasse à l'action ! Je crois que c'est le plus "premier degré" des trois, il est très attiré par le coup qui leur est proposé. Il aime l'argent, il en a envie et besoin.Qui est Lucien, votre personnage ?Il a participé à un casse et quand ils se sont séparés, lui est parti s’installer en Belgique, où il a végété en travaillant dans l’immobilier. C’est un personnage gris. Il ment à sa compagne, il cache son passé, il a une vie terne, que cette aventure va réveiller. Il repasse à l’action ! Je crois que c’est le plus "premier degré" des trois, il est très attiré par le coup qui leur est proposé. Il aime l'argent, il en a envie et besoin.Qu'est-ce qui vous a plu dans ce rôle?Je ne fonctionne jamais uniquement par rapport à mon rôle. Je fonctionne par rapport à l'ensemble. Je trouvais que les trois personnages fonctionnaient bien ensemble dans le scénario. Ce qui m'a plu, c'est que Lucien est un peu "animal" par moments, surtout quand il est question d'argent, il ne lâche jamais l'os. Il peut aussi se montrer parfois assez imprévisible.
Il y a une scène où Lucien exprime ses préférences en ce qui concerne les femmes, ce sont des choses qu'on n'a pas l'habitude de vous voir jouer…Si, dans « La Contrebasse » au théâtre, on en parlait beaucoup. Moi, encore une fois, ce ne sont jamais les sujets qui m'attirent, parce que les sujets, c'est vieux comme le monde. L’essentiel, c’est la qualité et la manière dont ils sont traités.
Comment avez-vous abordé votre personnage ?J'ai d'abord eu beaucoup de discussions avec le metteur en scène, notamment sur le côté premier degré du personnage. Et puis sur la nervosité de Lucien, qui j’espère, se sent ; On a aussi parlé de la nostalgie: on sent que la vie est derrière lui, et que, quoiqu'il fasse, il ne va pas retrouver, à mon avis, le plaisir qu'il a pu ressentir dans les années 70.
Qu’est-ce que vous avez rajouté au personnage de Lucien qui n'était pas dans le scénario?Le scénario, c’est une grosse base, sur laquelle vient se greffer ce qu'on appelle l'interprétation. Je n’ai pas eu grand peine à glisser vers la nostalgie puisque je le suis un peu moi-même. Il suffisait de se laisser aller. J’avais déjà joué un voyou mais un vrai, qui faisait peur et tuait, dans le film de Duval qui s'appelait « Effraction ». J’ai fait appel à des souvenirs là-dessus mais avec le confort du léger décalage, puisque dans ce film c’était un type qui tuait pour sauver sa peau, après un casse en solitaire, et ça finissait mal. Tandis que Lucien, il rentre chez lui, il retourne dans ses pantoufles, chez sa Doudou.
Vous avez travaillé avant le tournage, avec le metteur en scène ?Oui, moi je travaille beaucoup en amont. Je n’aime pas attendre et me retrouver au pied du mur le premier jour du tournage. Quand j'ai un souci, j'alerte le metteur en scène plusieurs semaines à l'avance. De façon à ce que s’il y a un problème, on ait pu le résoudre avant le jour où on le tourne.
Vous parlez souvent de travail « au millimètre".Oui, parce qu’ainsi je peux bien dîner et bien dormir la veille. Je ne peux absolument pas me dire la veille "merde! Je sais pas mon texte pour demain!" Alors, j’apprends mon rôle, longtemps à l’avance. C'est-à-dire que je travaille pour le jouer, pour le posséder. Parce que apprendre, bon…c'est pas comme les récitations de notre enfance. On peut apprendre une récitation en deux jours, mais après, pour la jouer, là, il faut du temps. Il faut trouver les gestes, la démarche, l’élocution… non, le plus dur n'est pas d’apprendre, mais d'intégrer, d'avoir le rôle dans les jambes.
Quel genre de réalisateur est Frédéric Forestier ?Très très méticuleux, très précis. Je trouve qu’il connaît bien tout ce qui a pu se faire auparavant dans le cinéma, et en même temps il se sert bien de tous les moyens qui existent aujourd’hui. Donc il a des références solides, et il se sert très bien des nouvelles techniques .
Vous avez retravaillé sur le scénario en réécrivant votre rôle?Oui, j’ai écrit certains de mes dialogues, chacun d’entre nous l’a un peu fait. On travaille, on essaie, on se met les phrases en bouche, donc ça devient personnel, on s’approprie les choses, on les ajuste à soi même.
C'est la deuxième fois que vous travaillez avec Gérard Lanvin, c'est comment, de jouer avec lui?Très facile…Quand les gens connaissent leur métier, qu'ils sont à l'heure et qu’ils savent leur texte, il n’y a plus qu'à jouer! Je n’avais jamais croisé Gérard Darmon, et on s'est beaucoup amusé parce qu'il est très drôle dans la vie, c'est un compagnon de jeu très distrayant.
Vous avez tourné quatre films cette année. Ce n’est pas trop fatiguant ?Y'a pire, tout de même... Non, le problème, c'est qu'il faut faire très gaffe à rester vigilant, il faut que l’œil soit toujours vivant. Pour un acteur, c'est important.
Est-ce que ce tournage vous en a rappelé d'autre?Les tournages se ressemblent. J’en ai connu seulement deux de vraiment uniques, avec Godard et Mocky. Mais en dehors de ça, ils se ressemblent tous.
Est-ce qu'il y a eu des scènes particulièrement drôles ou difficiles à jouer?Il n'y a rien de très difficile là-dedans. Il faut simplement être vigilant, attentif et précis.
Qui ont été, professionnellement, vos parrains à vous?Il y a eu tout d'abord mon maître, Louis Seigner, qui était mon professeur au conservatoire et l'acteur qu'on connaît, et qui m'a appris beaucoup de choses, tout comme Louis De Funès ,Pierre Mondy, Jean Poiret, Michel Serrault, tous des gens de théâtre et qui ont le sens du rythme…
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Gérard
DarmonQui est Henri, le « parrain » que vous incarnez?La particularité d'Henri c'est qu'il "tchatche" beaucoup, c'est une grande bouche, un peu…et puis il est susceptible des cheveux (…c'est son grand truc, il supporte pas d'être mal coiffé…Sinon, c'est quelqu'un qui a décroché de sa bande de voyous, qui est devenu vendeur de voitures de luxe. Sa bande, c'était des "demi-sels", comme on dit, ils faisaient des coups, ça marchait pas toujours. Il y en a un qui n'a pas marché, et leur ami, le quatrième parrain, a fait 25 ans de taule sans les dénoncer donc ils ont toujours cette petite culpabilité en eux , ils ont l'impression que leur ami a gâché sa vie à cause d'eux. Henri est dans la mouvance des truands à l'ancienne, ceux qui ont une parole, un code de l'honneur, moyennement intelligents, on va dire, et puis c’est un homme à femmes, qui aime bien séduire.L'esprit du film, c'est « Le Clan des Siciliens » rencontre « Les tontons flingueurs »?Si on veut caricaturer, on peut toujours dire sur le fond, mais dans la forme c'est un film beaucoup plus moderne dans la façon qu'a Frédéric Forestier, le metteur en scène, de filmer. C'est une comédie mais ce qui est intéressant aussi c’est de réunir trois acteurs qui ont la cinquantaine et parfois plus et de les faire parler.De quoi parlent ces mecs qui se sont pas vus depuis 25 ans ? Et comment vont-ils assumer une situation qu'ils n'avaient pas du tout prévue? Sur le plan scénaristique, il y a une belle mécanique.
Il y a un côté passage de relais, aussi?Oui on parraine Remi, le fils de celui qui a fait de la taule, et en même temps il y a un jeu de mots avec les parrains, le côté mafieux etc. On n'est pas des parrains du grand banditisme, c'est plutôt la petite démerde. Mais enfin le coup qu'ils veulent faire est assez colossal …
Ce sont plutôt des parrains sympathiques?Ce sont des parrains de comédie. Il n'y a pas de coups de feu, il n'y a pas de mort, il n'y a pas de sang qui explose, on est dans le film de genre, avec la convention de ce genre de films. J'espère qu'on va les aimer parce que ce sont des grandes gueules un peu bourrues mais ils ont du cœur, mais ce sont des malins aussi, des gens qui ont dû probablement se démerder trop vite dans la vie, qui ont pas eu la formation intellectuelle nécessaire et donc qui ont tourné un peu au vinaigre. Mais là, ils ont 50 ans, ils ont décroché depuis 20 ans, et j’aime bien ces situations où des anciens doivent retourner une dernière fois au turbin pour dénouer l'histoire. Alors ils s’y remettent, ils sont un peu rouillés, mais ils ont encore quelques réflexes, du métier.
Revenons à ce personnage « susceptible des cheveux »…Il est obsédé par sa coiffure, il faut que ce soit net, impeccable, il dort avec un filet, il est très coquet, il aime bien les belles sapes, la belle fringue, les petits bijoux, être soigné, être très bien coiffé, il faut que rien ne dépasse. C'est un obsessionnel, quoi…Il aime les femmes, c'est un homme qui aime bien séduire, qui est assez volage, léger, dans sa vie il a dû avoir un gros déboire sentimental donc il a décidé que le reste de sa vie serait plutôt frivole et pourquoi pas, d'ailleurs? C'est quelqu'un qui est dans l'apparence: belles fringues, belles gonzesses, le fric un peu facile, voilà.
Comment vous êtes arrivé sur ce projet?Claude Simeoni en a eu l'idée et l'envie , avec Lanvin, on s'était dit qu'on avait envie de se retrouver après « Trois-Zéro », on avait envie de quelque chose d'un peu plus conséquent et quand Claude Simeoni nous a parlé du point de départ ça nous a plu, et ensuite pas mal de gens se sont penché sur ce projet. Donc Gérard et moi on était au départ du projet puis ensuite, le scénario évoluant, il a fallu trouver un troisième compère et Jacques Villeret a été tout de suite d'emblée et de façon évidente le troisième larron.
C'est un rôle écrit pour vous?Avec Lanvin, c'est ce qu'on a dit aux auteurs, c’est « Ecrivez-nous une histoire et si ça nous ressemble tant mieux », mais on ne leur a pas dit d’écrire sur mesure parce qu'on voulait justement sortir un peu des stéréotypes. Je sais que Lanvin, il avait envie d'un personnage un peu plus léger, un peu plus comédie, moi pareil et Villeret, c'est le Villeret qu'on connaît mais malgré tout il y a des aspects nouveaux, inédits dans son personnage.
Comment vous êtes vous approprié les beaux costumes d'Henri?Chacun a sa cuisine, après on se rencontre, on parle, on discute, on voit ce qui est plausible, ce qui ne l'est pas, ce qu'on a envie de faire, après, c'est une cuisine intérieure très difficile à raconter, c'est du vécu, c'est de l'imagination.
Avec Lanvin et Villerret, vous formez un bon trio?Plus qu'un bon trio, je crois. A l'image, on est ces trois acteurs, trois écoles totalement différentes, trois tronches à l'opposé et ça prend. Dès la première réunion, dès qu'on s'est vu tous les trois on a compris que ça pouvait le faire.
Vous avez été heureux de tourner avec Gérard Lanvin, visiblement…Oui, et je pense qu'on le refera, je crois qu'on a encore un film a faire ensemble sur des mecs de notre âge, et puis il y a eu pour moi la découverte de Villeret que je connaissais pas du tout, et j'aime les acteurs quand ils ont cette dimension là, ça devient hyper facile de jouer et de travailler parce que ce sont des Rolls, des mécaniques magnifiques d'acteurs qui donnent envie de renvoyer, c'est très très bien.
C’était que du plaisir alors ce tournage !Oui on s'amuse bien, mais c'est toujours la même chose, il faut tourner, il faut faire le film donc on s'amuse, on s'entend, on déconne, ça rigole mais il y a un moment donné où c'est "moteur!" et il faut y aller, donc là il n'y a plus de copinage, ça devient sérieux, sans être grave, sans se prendre au sérieux!
C'est sérieux la comédie?Si c'était pas sérieux, ce serait un métier épouvantable, de guignols, de grimaciers. Le parcours d'un acteur, c'est intéressant, on ne peut pas le dissocier de son parcours d'homme. Il y a de l'humain là dedans, alors il y a une interdépendance entre l'homme qu'on est et l'acteur …même si on a des personnages qui sont parfois à l'opposé de notre personnalité, notre matière première c'est quand même nous, notre vécu et notre imaginaire, donc oui, c'est sérieux, avec toute la distance qu'il faut y mettre.
Vous êtes quelqu'un de joyeux, sur un tournage?Oui enfin, il faut s'entendre là dessus. Oui, j'adore rire, faire rire et puis il y a des moments où je ferme ma gueule aussi, j'écoute, je suis un peu plus grave, voilà, mais c'est vrai je n'aime pas quand sur un plateau, les gens font du cinéma, c’est à dire que le moindre petit problème prend des proportions incroyables, ça, ça me plaît pas trop. Il faut que les choses soient simples, faut désacraliser un peu toute cette espèce de machinerie lourde et archaïque du cinéma, ce n'est qu'un film, hein! Résultat des courses, il ne faut pas trop se prendre au sérieux non plus…
Comment s'est passé le travail avec Frédéric Forestier?On a beaucoup parlé avant le début du film, on a fait beaucoup de lectures, on a travaillé beaucoup, donc on était d'accord sur le film qu'on avait à faire . Sa façon de filmer, son découpage, ses axes, sont très moderne. C’est une image forte, comme puissante, on est très bien filmé, et je suis ravi de ça.
Pour jouer dans une comédie il faut être dans l'énergie du moment?Oui, que ce soit la comédie ou un drame, à partir du moment où le clap est là, c'est une course de 100 mètres olympique, faut aller au bout, et donner le maximum. On donne l'impression qu'on attend à longueur de journée et que, lorsqu'on nous appelle, on va faire trois grimaces devant la caméra puis retourner dans nos loges et demander des cafés, ça peut arriver, mais surtout,même si on n'en a pas l'air, on reste complètement avec l'histoire et puis au moment du clap, faut lâcher les vannes, avec sincérité, sans cabotiner.
Qui sont vos parrains à vous dans le métier ou dans la vie?Ceux qui m'ont mis le pied à l'étrier sont les premiers avec qui j’ai travaillé. Au théâtre il y a eu Jean Michel Ribes, Roger Hanin, et il y en a eu beaucoup en définitive, …Mais enfin si vous parlez de quelqu'un à l'ancienne, qui vous prend sous sa coupe, façon Gabin ou Ventura, j'ai pas connu ça parce que je suis d'une génération du café théâtre alors c'était plus la démerde, tout seul...
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Anna Galiena
Qui est Laura dans le film?Laura est la mère de Rémi, le jeune homme de l'histoire, et elle était l'amie de trois parrains qui reviennent du passé. Ils étaient liés autrefois beaucoup parce que le mari qui est mort, de Laura, était leur complice. Laura mène une autre vie maintenant assez rangée. Elle ne voudrait pas avoir de rapports avec les trois personnages. C'est un passé qui l'a beaucoup blessée. Elle se préoccupe beaucoup du présent et du futur du fils. Son fils, c'est tout son univers, maintenant, le passé c'est fini. Mais le passé revient en force, elle doit faire face à ça.
Qu'est-ce qui vous a plu dans le rôle?J'étais très attirée par la volonté du personnage, c’est quelqu'un qui a repris sa vie en main, et en même temps qui a des fragilités des sentiments qu’elle contrôle sans cesse…Ce mélange de dureté et de sensibilité m’a plu.
Vous avez apporté des choses qui n'existaient pas, au personnage de Laura?J'ai apporté au personnage, sans doute, mon "italianité", parce qu'avant, le personnage n'était pas d'origine étrangère. Et puis, j'ai apporté ce que j'ai, ce que je suis…Les personnages sont sur le papier, ils sont là, et puis …il y a un seul personnage de Hamlet, mais il y a des milliers d'acteurs et chacun incarne un Hamlet différent des autres. Il n'y a jamais un Hamlet définitif, il y a toujours quelque chose de nouveau qu'on cherche, qu'on apporte. Moi, je préfère travailler dans la préparation pour être le plus spontanée possible au tournage. Je pense qu’une bonne préparation, une bonne observation des données du personnage vous permet de tout oublier, afin de jouer la situation en toute liberté.
Vous avez inventé un passé à votre personnage ?Oui, car je pense que c'est surtout quand les personnages ne sont pas très présents dans un film qu'il faut leur trouver une histoire forte. Comme Laura n’intervient que de temps en temps, quand elle arrive, il faut que ce qu’elle représente soit défini. D’où l'intérêt de jouer des personnages secondaires. Il faut être moins paresseux, je pense, en préparation, quand on tient un rôle secondaire, que quand on fait un rôle principal.
Comment est la direction d'acteurs de Frédéric Forestier?Très fine, très subtile, et elle t'incite à enrichir tout le temps ta réflexion. Donc ça m'intéresse beaucoup parce que moi j'aime bien quand les choses évoluent sans cesse.
Est-ce que c’est un rôle difficile à interpréter ?La difficulté, pour moi, c’est qu’il y a plein de moments drôles dans le film, mais moi je joue un personnage qui ne doit pas s'amuser, alors que souvent, dans une scène, en regardant les autres jouer, je voudrais me jeter par terre en hurlant de rire… Voilà, c'est comme ça, mon personnage n'est pas dans la comédie, puisqu’elle est souvent celle qui râle, qui est mécontente, mais la situation dans laquelle elle se trouve est une situation de comédie, pour les autres, et pour le spectateur.
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Critiques
- Les dialogues "audiardesques" réjouissent les oreilles. Ce vieux gang fonctionne sur le contraste complémentaire des trois acteurs, chacun mettant en valeur les spécificités des autres.
Paris Match - Une bonne comédie policière française, avec de bons acteurs, un script solide et des dialogues ciselés.
Première - Cette histoire à tiroirs d'arnaqueurs ascendants Pieds Nickelés est plaisante, bien dialoguée et bien jouée par un trio qui s'entend comme larrons en foire.
Le Parisien - Un trio gagnant, tendre, drôle et efficace.
Le Figaroscope - Une comédie-hommage aux polars made in France des 60's, au rythme enlevé et aux dialogues tordants.
Score
- Les dialogues "audiardesques" réjouissent les oreilles. Ce vieux gang fonctionne sur le contraste complémentaire des trois acteurs, chacun mettant en valeur les spécificités des autres.
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